Ethique et Etiquette

Publié le par NightWind

L'éthique et l'étiquette sont-elles des règles et des codes désuets, des actions qui n’ont plus de sens et que l’on ne suit que parce que ‘c’est ainsi’ ? Je ne le pense pas, l’éthique et l’étiquette sont des codes vivants, qui relient nos actes les uns aux autres, et à nous-mêmes. Elles sont un guide sur la façon dont nous menons nos vies.

 

Commençons par l’éthique. 
Définitions : En grec " ethos " signifie la coutume, l'habitude (au sens de "la manière de conduire sa vie au quotidien"). Science dont l'objet est l'élaboration d'un système de référence permettant de définir un code moral. Réflexion et mise en pratique de principes qui doivent guider la vie humaine. Science de la morale ou discipline qui réfléchit sur les finalités, les valeurs de l'existence, la notion de "bien" ou sur des questions de mœurs ou de morale. L'éthique est une discipline qui cherche à évaluer les conduites humaines par rapport à un système de valeurs, ou des exigences de respect, de promotion de l'humanité. L'éthique a une dimension subjective, elle traite du "bon" ou du "mauvais" considérés comme valeurs relatives. Elle est fonction des situations, des personnes, des habitudes.
Le Rede est le code de conduite le plus courant chez les wiccans. Mais en regardant la phrase tant que tu ne blesses personne, fais ce que tu veux', je pense que c’est un standard impossible à mettre en pratique, c’est un idéal, et comme tout idéal, on ne peut le réaliser entièrement. 
Le but est de vivre aussi près que possible de cet idéal. En nous efforçant de le faire, nous commençons à analyser nos actes, nous nous dirigeons vers l’acte qui sera le moins dommageable. Ainsi, nous vivons en étant conscients de nos actes et de la façon dont ils affectent le monde autour de nous. Cela implique de considérer chaque décision à la lumière du Rede, en évaluant les conséquences possibles de l’acte, en choisissant le moindre mal et en acceptant la responsabilité des conséquences de cet acte, qu’elles soient intentionnelles ou pas.
Pour entamer un cheminement spirituel, l’élaboration d’une éthique personnelle, qui va définir votre mode de vie, est indispensable. Vos maîtres, mentors, grands prêtres, peuvent vous conseiller en vous parlant de ce qui fonctionne pour eux. Vous pouvez lire dans un livre ou sur le net des codes de conduite acceptables. Mais vous ne pouvez pas prendre l’éthique de quelqu’un d’autre et en faire la vôtre. Il vous faut chercher en vous-même et décider selon votre ressenti. Attention, je ne dis pas que vous devez ignorer vos grands prêtres ou maîtres ou mentors. Je suggère simplement de toujours tempérer la sagesse avec votre expérience personnelle. Vous devez arriver à remettre en question ce qu’on vous enseigne, pour apprendre à voler de vos propres ailes.

 

Et voilà la grande question. Que faire quand votre éthique personnelle est en conflit direct avec l’éthique communautaire ? Par exemple, il est devenu courant dans la communauté païenne d’aimer ce qui est lumineux et d’éviter ce qui est sombre. Il est devenu inacceptable de parler d’émotions négatives comme la colère ou l’envie, de ressentir de la haine envers autrui, de souhaiter qu’un meurtrier soit condamné à mort ou qu’un violeur soit castré par une troupe de femmes en colère. C’est ce qu’on appelle gentiment la Wicca ‘fluffy bunny’ (lapin en peluche). On nous enseigne à aimer sans condition parce que nous sommes tous frères et soeurs, connectés les uns aux autres et à tout ce qui vit. On nous enseigne que si nous ressentons ces émotions, peut-être que nous ne sommes pas prêts, pas assez spirituels. Je ne dis pas qu’il faut laisser libre cours à ces émotions. Elles pourraient vous empêcher de développer une identité spirituelle saine car elles sont négatives, dans le sens où ce sont des émotions basiques qui ne vibrent pas sur le plan spirituel, mais elles ont l’avantage de nous apprendre des leçons fort utiles. La vie est un équilibre de clair et de sombre. La Nature est à la fois magnifiquement créatrice et terriblement destructrice. Dans l’être humain aussi, il y a une part lumineuse et une part sombre, et pour être totalement équilibré, il faut apprendre à affronter les deux, à expérimenter les deux et ainsi à apprendre.

 

Mais revenons à la question de départ. Disons que vous ne pensez pas être mauvais parce que vous éprouvez de la colère envers une autre personne, ou ce que vous voulez. Que faire quand l’éthique communautaire est en conflit avec votre éthique personnelle ? A mon avis, tant que ce que vous faites n’entre pas en conflit direct avec le bien de la communauté, ou ne manipule, ou ne blesse personne, alors votre éthique personnelle doit passer en premier.

 

Si l’éthique est un code de conduite personnelle et communautaire, l’étiquette est un code de conduite sociale. 
Définitions : L'étiquette, aussi appelée bienséance, est un ensemble de règles, de normes, appelées bonnes manières qui gouvernent le comportement en société. Conduite sociale conforme aux usages. Bienséance, décorum, protocole, cérémonial.
Dans la communauté païenne, des comportements sont attendus de chacun lorsque nous interagissons. A mon sens, beaucoup de païens manquent de ce savoir-vivre, soit qu’on ne a pas enseigné comment interagir avec les autres, soit qu’ils s’en moquent. A mon avis, l’étiquette est quelque chose d’important, car c’est ce qui fait que nous sommes civilisés.

 

Jetons un coup d’œil à l’étiquette païenne et plus précisément, à l’étiquette wiccane.
1. On ne touche pas les objets magiques d’autrui sans leur permission. Une personne laisse son empreinte énergétique sur ce qu’elle touche, et elle n’a peut-être pas envie d’avoir l’énergie de quelqu’un d’autre sur ses objets magiques.
2. Respectez les autres, quelle que soit leur voie, car toute voie spirituelle a ses difficultés.
3. Nous nous efforçons de maintenir un mode de vie spirituellement élevé. L’entraide et le soutien sont donc indispensables.
4. Lorsque quelqu’un donne de son temps et de sa personne pour enseigner ou guider, nous reconnaissons ce don et le respectons. Nous ne sommes pas tous capables d’enseigner, et ceux qui le sont rendent un service qu’il ne faut pas considérer comme un dû.
5. Lorsqu’on enseigne, on acquiert un rôle important dans la communauté. Il ne faut pas en abuser, ni pour contrôler, ni pour mépriser, ni pour créer une dépendance. Le but est d’aider une personne sur sa voie, de fournir une graine que la personne devra planter elle-même, pas de le faire à sa place.
6. Ceux qui sont sortis du placard à balais ne doivent jamais révéler les secrets de leurs frères et soeurs. On ne donne jamais d’information personnelle, on ne dit jamais ce qui a été confié sous le sceau du secret.
7. Avec le développement d’Internet, il y a un phénomène grandissant chez les nouveaux wiccans que je trouve inquiétant. Nombreux sont ceux qui pensent qu’ils peuvent le net, lire une page ou deux, demander ce qu’ils veulent, et qu’on leur donnera la réponse ou la recette. Ils veulent qu’on leur offre les secrets et les mystères sur un plateau d’argent, sans avoir à quitter le confort de leur fauteuil, sans avoir à faire d'effort. Mais ça ne marche pas comme ça ! L’apprentissage de la voie wiccane suppose du travail et du temps passé..

 

Le monde païen est une société qui pense pouvoir agir comme elle veut, sans conséquences. Nous nous plaignons des chrétiens, nous nous moquons quand nous les voyons montrer du doigt un autre chrétien en disant que ce qu’il ou elle fait est mal. Pourtant, nous faisons la même chose.
Nous oublions de pratiquer notre propre éthique. Quant à l’étiquette, nous l’avons mise au panier en nous battant comme chiens et chats, sans même avoir le respect basique de tolérer ceux qui ont des idées différentes. Nous luttons pour faire de notre voie ‘la vraie voie’, sans même nous en apercevoir, en oubliant l’enseignement de base : nous sommes tous liés et nos voies sont toutes valides à partir du moment où elles correspondent à nos besoins spirituels.
N’oublions pas l’éthique et l'étiquette. Vivons dans l’honneur, en traitant la vie avec respect. Suivons notre voie sans interférer avec celle d’autrui. Travaillons dur et sachons apprécier le fruit de nos recherches et de nos expériences personnelles.

Publié dans Au delà des Bases

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