Petit poème écolo-éducatif...
Mi août, ciel de cobalt sur le bois de chênes verts,
Et le chant des cigales, aussi sec que la terre.
Le dieu Soleil, ardent, chauffe la sève des feuilles,
Et fait vibrer les herbes sèches en trompe-l’œil.
Le visage rougi, la sueur qui perle au front,
On marche sur les sentiers en petits escadrons,
S’enivrant des senteurs de châtaigne et de thym,
Et faisant une halte à l’ombre d’un grand pin.
Les tomates et l’eau fraîche sortent de la glacière.
On s’amuse, on chahute, on fait tomber un verre.
On ramasse en riant les morceaux étincelants
Avant de repartir sous le soleil brûlant,
Les yeux émerveillés par la nature sauvage,
Fixant dans les mémoires ces vierges paysages,
Sans voir derrière soi l’animal affamé
Né d’un infime oubli, d’un éclat ignoré.
Un rayon de soleil miroite sur le verre,
Sur les aiguilles de pin, petit point de lumière
Devient vite fournaise qui dévore les troncs,
Grondant et rugissant son chant de destruction.
Lourdes volutes brunes qui ternissent le ciel,
Vers lequel montent les hurlements sacrificiels
Des feuilles qui s’embrasent, des arbres qui explosent
Sous les crocs acérés du dragon qui s’impose.
Visiteurs et touristes qui venez dans le Midi
Ne sous-estimez pas les risques d’un oubli,
Un bout de verre, un mégot éveillent l’animal
Qui dévore les arbres de son souffle infernal.
Vous qui aimez ces terres où vous passez l’été,
Pensez, dans tous vos gestes, à les sauvegarder.
Et même si vacances rime avec insouciance,
Ne soyez pas de ceux dont on hait l’inconscience.
après l'incendie du 17 et 18 août