Roue Astrologique 4 : le Solstice d'été et le Cancer

Publié le par Kat-NightWind

Dans l'hémisphère nord, le solstice d’été est l'époque du jour le plus long et de la nuit la plus courte. Le Soleil atteint le summum de sa puissance, mais à ce grand tournant de l'année, l'énergie change. Les jours raccourcissent et le pouvoir du Soleil commence à décliner. C'est une célébration honorant à la fois la lumière et le retour de la face sombre de l'année, se connectant une fois encore au monde intérieur. La saison d’été qui suit le solstice voit la terre comme l’incarnation du principe féminin, avec son désir de donner, nourrir, protéger et abriter. C’est pourquoi le mois qui commence avec le solstice d’été a de tous temps été gouverné par la Lune et à l’eau. Ici commence la moitié "féminine" de l’année, plus domestique, le période où les agriculteurs travaillent dans leurs champs, où les familles se rassemblent pour moissonner et engranger le grain, et célébrer l’abondance de la Terre lors des grandes fêtes de l’automne, avant l’arrivée de l’hiver et la renaissance de l’enfant Soleil.

Le solstice d’été est le moment où le jeune Dieu assume sa souveraineté sur la terre, le couronnement de son aspect solaire et sa responsabilité en tant que consort de la Déesse Terre. Le mois de Juin est d’ailleurs nommé en l’honneur de Junon, la déesse romaine du mariage. Mais le solstice est aussi le moment où la double nature du Dieu livre bataille. Le principe masculin est partagé entre le jeune et lumineux Roi Chêne et le Roi Houx, plus âgé et plus sombre. A présent, le Roi Houx remporte la victoire sur le Chêne, apportant les ténèbres, la dégradation et le froid tandis que les jours raccourcissent.

Avec l’arrivée du christianisme est apparue la fête de St Jean-Baptiste, qui fut placée le 24 juin, pour commémorer la naissance du saint, et qui, malgré le fait qu’elle ne soit en rien connectée aux rites païens, est célébrée dans le monde entier par des feux de joie, des danses et des réjouissances qui sont en total décalage avec la solennité de l’événement, Jean le Baptiste étant le prophète qui devait annoncer la venue de Jésus, et le baptiser (tiens, de l’eau…). A 180 degrés sur la roue de l’année, le solstice d’hiver commémore la naissance de Jésus. Etrangement, Saint Jean-Baptiste est le seul et unique saint de l’entière hagiographie catholique dont la fête correspond à sa naissance, plutôt qu’à sa mort. Bien que ça n’ait aucun sens d’un point de vue chrétien, lorsqu’on regarde cet ‘incident’ sous une symbolique païenne, tout s’éclaire. Si la naissance de Jésus, la ‘lumière du monde’, est célébrée au solstice d’hiver, alors Saint Jean Baptiste, que la tradition chrétienne fait naître avec insistance au solstice d’été, est son jumeau sombre, le Roi Houx…

Du point de vue astrologique, le solstice est le moment où le Soleil entre dans le signe du Cancer. Signe cardinal, il gouverne le foyer, ce qui concerne les femmes et en particulier la mère, la sensibilité et l’intensité émotionnelle. Il est gouverné par la Lune, le plus féminin des astres puisque la Lune est connectée aux mystères féminins de la menstruation et de la grossesse.


L’association du Cancer avec l’eau remonte à l’émergence même de l’astrologie, puisque son origine est babylonienne. Le signe a été représenté par divers types de créatures, généralement de celles qui vivent dans l’eau, et toujours de celles qui ont un exosquelette. La constellation du Cancer était appelée Tortue par les babyloniens et Scarabée, l’emblème sacré de l’immortalité, par les égyptiens, 4 000 ans av. J.-C. Dès 2 000 ans av. J.-C., la plupart des civilisations la dénommaient Crabe ou une semblable créature à pinces. Au 17e siècle, elle est décrite comme une écrevisse.

Si les étoiles formant la constellation du Cancer sont peu lumineuses, elle contient pourtant un trésor : l'amas de la Crèche (retenez-ce nom, vous verrez un lien plus loin). Connu depuis la plus haute antiquité, il porte aussi les noms d'amas de la Ruche, que les Grecs appelaient Porte des Hommes, le lieu d'où les âmes provenaient pour pénétrer les corps à la naissance.

Peut-être plus que tous les autres signes, le Cancer symbolise la force passive, réceptive mais profondément puissante du principe féminin : la mère qui nourrit tout et qui dévore tout. L’animal qui le symbolise est associé à la mer, le berceau de toute vie. C’est un animal d’eau vivant sous une carapace protectrice, qui désigne une valeur d’interne, d’intime, qui rappelle que les ébauches de la vie (germes, œufs, fœtus, bourgeons) sont entourées de coquilles, matrices, écorces et enveloppes, destinées à abriter le pouvoir de résurrection enfermé dans ces cuirasses.

En fait, le quatrième signe du zodiaque s’identifie à l’archétype maternel défini par Jung : tout ce qui est grand et enveloppe, abrite, conserve et nourrit, protège et réchauffe ce qui est petit. Principe matriciel et nourricier qui va de l’utérus à la terre maternelle : profondeur, abîme, puits, grotte, caverne, poche, abri, vase, maison, ville… qui aboutit au grand refuge de l’humanité, qui était la Grande Mère. (ou la fameuse Crèche...)

Au solstice d’été, le Roi Chêne solaire au sommet de sa puissance est détrôné par son jumeau sombre. Mais, en même temps, il grandit dans la matrice, protégé à l’intérieur du corps-carapace de la Mère, fœtus baignant dans les eaux primordiales, en attendant sa renaissance au solstice d’hiver.

Publié dans Mes Pensées Païennes

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