Les pierres d'Ica

Publié le 5 septembre 2007 par NightWind

La première curiosité des pierres d'Ica réside dans le lieu même où ces pierres ont été trouvées. En venant de la mer, lorsque vous voyez le "Chandelier des Andes", vous suivez la direction qu'il indique vers les fameuses lignes de Nazca et vous survolerez Ica, petite ville à 360 kilomètres au sud de Lima.
C'est une région désertique, parmi les plus anciennes du globe, où l'on peut voir de nombreux restes pétrifiés d'animaux affleurant à la surface. Le sous-sol contient de nombreuses tombes incas et pré-incaïques.
La deuxième chose étrange, c'est la façon dont ces pierres ont été déclarées fausses. Si l'on s'en tient à la version officielle, il s'agit d'un canular monté par un simple paysan péruvien illettré.

Il semble que des pierres noires gravées aient été ramenées en Espagne par les premiers conquistadors du Pérou au XVIe siècle, puis d'autres en 1908 et 1961, mais aucune référence n’étant disponible à leur sujet, n'en tenons pas compte.
Les premières pierres sont rassemblées au début des années 60 par Carlos et Pablo Soldi. Pendant des années, ils demandent que leurs pierres soient examinées par les autorités compétentes, en vain... Puis en 1966, Santiago Agurto Calvo, qui avait également réuni de nombreuses pierres, procéda à l'excavation de tombeaux à Ocucaje, où il trouva quelques spécimens. La provenance de ces pierres pouvait ainsi être authentifiée en accord avec l'archéologie officielle, mais cela n’intéressa pas pour autant les archéologues.

L'histoire officielle des pierres d'Ica
Elle commence donc en 1966, lorsque le Dr Javier Cabrera Darquea, médecin et professeur de biologie, se voit offrir pour son anniversaire, une petite pierre sur laquelle est gravé un poisson. Le biologiste croit y reconnaître une espèce disparue depuis plusieurs millions d'années et il va alors commencer sa collection pour amasser jusqu'à plus de 15 000 pierres. Les huaqueros, pilleurs de tombes, commencent alors à vendre certains galets aux touristes toujours avides d'antiquités.
Les autorités péruviennes, ne voulant pas voir les richesses archéologiques de leur pays pillées, arrêtent le plus gros vendeur. Le fermier, bien qu’illettré, comprend vite la situation : soit il révèle l'endroit où il a trouvé les pierres pour atténuer sa peine de prison, soit il avoue les avoir fabriquées lui-même, et dans ce cas aucune charge ne peut être reconnue contre lui. Evidemment, il avoue qu'il a fabriqué toutes les pierres pour tromper les touristes. En l'espace de quelques jours, l'information fait le tour du monde, les pierres d'Ica ne sont qu'un canular destiné à exploiter la crédulité des touristes.

Cependant, quelques points de la théorie du canular posent pas mal de problèmes :
Les galets sont en andésite, une roche volcanique du Mésozoïque vieille de 230 à 60 millions d'années, extrêmement dure et oxydée sur sa couche extérieure. bien que la gravure soit néanmoins possible. Or, les gravures sont elles aussi oxydées et ont été expertisées par un laboratoire péruvien puis allemand, comme très anciennes (datation exacte impossible sans examiner la strate géologique où se trouvaient les pierres.
Les figurines d'Acambaro, Mexique, qui montrent également des humains côtoyant des dinosaures, ont été datées de 2500 avant notre ère, au moins). Il serait donc intéressant de savoir comment et pourquoi ce paysan illettré se serait compliqué la tâche au point d’oxyder les gravures…
Même en ne tenant compte que des 15 000 pièces détenues par le Dr Cabrera, ce paysan aurait dû se mettre au travail dès son adolescence à raison de 10 heures par jour et cela sans interruption pendant plus de 40 ans.
La diversité des sujets dessinés sur ces pierres et les connaissances nécessaires pour imaginer toutes ces gravures font de ce paysan illettré un érudit hors-pair.
En admettant que le paysan ait possédé la télévision (même s'il est peu probable qu'au Pérou, en 1960, cela ait pu être le cas), comment se fait-il qu'il n'y ait nulle part de représentation de la roue ? Le paysan n'en était pas à un anachronisme près, alors pourquoi pas celui-ci ?

Des représentations hallucinantes.
Enfin, la curiosité principale des "glyptolithes" (nom donné par le Dr Cabrera), tient à ce que ces gravures nous montrent. Evidemment, c'est cette curiosité qui fait que les pierres d'Ica sont rejetées sans appel par la communauté scientifique, tellement ce qu'on y voit est en désaccord avec tout ce que nous avons appris.
On y voit pêle-mêle : des hommes domestiquant des dinosaures, combattant d'autres dinosaures, des espèces animales disparues, des hommes regardant les étoiles à l'aide de longues-vues, regardant des pétroglyphes ou des fossiles avec des loupes, des cartes stellaires, des cartes de la Terre telle qu'elle était il y a 13 millions d'années, des opérations chirurgicales décrites étape par étape : césariennes, transplantations du coeur, des reins et même du cerveau, etc...
Pendant des années, le Dr Cabrera a harcelé son pourvoyeur pour connaître l'emplacement d'où il tirait ces pierres, qu'il ramenait d'abord avec parcimonie, puis par paniers entiers. Dans un premier temps, il a réussi à apprendre qu'à la suite d'une crue de la rivière Ica, un pan important de la montagne s'était effondré, révélant alors plusieurs grottes, dont le paysan tenait à garder l'emplacement secret.
Finalement, le Dr Cabrera serait parvenu à se faire emmener sur les lieux, et selon ses dires, aurait pénétré dans une grotte qui contiendrait, toujours selon ses estimations, plus de 100 000 pierres. Le Dr Cabrera s'est toujours déclaré prêt à révéler cet emplacement, mais seulement à une équipe de scientifiques prête à effectuer des recherches sérieuses. Mais puisque les pierres sont un canular, jusqu'ici, aucun scientifique n'a eu le courage, l'audace de braver l'interdit, de risquer sa carrière, sa réputation, pour entreprendre leur étude.

Quelques images (toutes les miniatures sont cliquables)